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Salvator Mundi

ou La Ville Fantasiée.

installation video 4'

2018

«Salvator Mundi » est une vidéo réalisée en Belgique un dimanche d’avril sur la Grand Place d’Audenarde.

Au pied de la collégiale Ste-Walburge, plus grande attraction de la ville, j’observe dans un long-plan séquence la performance de «Mickey le Magicien», qui sous un air de Taylor Swift, se met à tourner sur lui-même à la manière d’une danse mystique Soufi des Derviches.

Ceci n’est pas une fête foraine,

une autre forme se dessine pendant que Mickey et ses disciples tournent avec le vent…

Capture d’écran 2019-06-06 à 14.22.47.pn

«Salvator Mundi» interroge notre perception du monde .

Comment un scène du quotidien peut se transformer en jeu d’analyse iconographique et sociologique du réel…

Dans son recueil « Villes tentaculaires », le Poète Belge Emile Verhaven, écrit que la ville et plus globalement le monde moderne, par ses transformations et le spectacle du vivant, a quelque chose de poétique, mais il en critique aussi l’univers de ses foires harassantes…

 

                                                        ***

Dimanche d’avril à Audenarde, «la perle des Ardennes flamandes". 

Non loin de l’abbaye du Val-des-Vierges, ex monastère de moniales cisterciennes et de l’ancien Béguinage, arrêt devant l’une des plus grandes attractions de la ville ; la collégiale Sainte-Walburge surgissant derrière les pignons flamands de la Grande place.

 

L’âme de cette ville aurait-elle disparue ?

Voyez Mickey, l’apprenti sorcier de Fantasia, qui se met à tourner sur lui-même à la manière d’une danse mystique Soufi des Derviches. 

Il tend l’orbe tel le christ muni du globus cruciger ; Salvator Mundi,  

le sauveur du monde.

Plus symboliquement encore dans l'iconographie médiévale où la taille des objets avait son importance, remarquez  qu’une souris immense  tient le petit monde dans sa main; la précellence d’un magicien inventé sur les affaires humaines ! 

Un globe pour représenter le monde, voire l'univers, et la domination protectrice que l’empire Disney exerce sur celui-ci. Quel manège ! 

 

Les sons du carrousel côtoient les cris de Woody Woodpecker et la pop musique issue de la même Amérique. 

Cette turbulence exaspère si fort que sont à regretter la symphonie pastorale de Beethoven ou encore la légèreté de la Danse des heures de Ponchielli. 

Dans la main gauche de « Saint-Mickey », le parapluie façon « Mary Poppins » annonce  visiblement, que le vent tourne et qu’il est loin de s’arrêter ... Mickey s’élève quand des enfants, pistolets à la main, brandissent leurs armes dans l’espace public ;  ces même enfants qui plus tard viendront perdre leurs âmes au casino «Planet Vegas». 

Aladin, Goofy, Dumbo s’envolent aussi pendant que ces flamands et ses flamandes remplissent leur vide de boules de graisse au sucre et de frites-sauce …

 

Ceci n’est pas une fête foraine, mais la domination spirituelle de l’Amérique, depuis près d’un siècle, représentée par le sacre du Dieu Disney, au coeur de la cité flamande,  par un après midi de printemps…

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